40 milliardaires affichent leur générosité en acceptant d’entrer dans la démarche de Bill Gates et de Warren Buffet de laisser la moitié, voire plus, de leurs fortunes à des associations philanthropiques ou des fondations.
Cette information reprise par quelques quotidiens intervient le même jour que la publication du rapport de la Commission d’enquête [du Sénat] sur le rôle des firmes pharmaceutiques dans la gestion par le Gouvernement de la grippe A (H1N1) qui s’avère très critique sur le rôle de l’industrie pharmaceutique qui aurait pris les « autorités en otage » selon le résumé d’un commentateur.
Le rapporteur de cette commission, Monsieur Alain Milon, critique assez durement le rôle de l’OMS en passant, en mentionnant que cette organisation ne sait pas gérer ni ce type de crise et encore moins, ce qui est le plus grave à son goût, la gestion des conflits d’intérêts entre les experts et l’industrie pharmaceutique. C’est de nouveau la question de la transparence qui fait défaut…
Ensuite, constatant la faiblesse de l’OMS il met en exergue le rôle de plus en plus présent – et quelque part dangereux – des fondations privées dans les questions de santé et d’accès au médicament.
D’où il ressort deux points importantes :
- l’industrie pharmaceutique et les institutions doivent être plus claires sur leur mode de fonctionnement car la question des conflits d’intérêts est un serpent de mer alors que beaucoup de choses ont été faites sur ce point. il ne s’agît plus de faire mais de faire savoir car pas seulement les journalistes mais également certains parlementaires (qui ne sont pas professeurs de médecine..) s’engouffrent régulièrement dans cette question en criant haro sur la bête sans connaître l’ensemble des procédures qui existent ni reconnaître que la valeur d’un expert c’est d’être aussi sur le terrain…et donc de côtoyer des patients, d’effectuer de la recherche, pour le public comme pour le privé, ces deux types de recherches ne devant pas être systématiquement et de manière manichéenne opposées; elles sont parallèles, complémentaires, souvent associées.
- l’intervention de différents acteurs quand bien même ceux-ci seraient issus « du privé » ne doit pas être considérée comme rédhibitoire pour l’avenir de la santé dans le monde. Suivant les pays, la recherche est tantôt plus faite par le privé que par le public (99% par le privé en France , mais aux Etats-Unis le système est différent) et l’intervention de fondations dotées de fonds (très) importants ne me parait pas être une mainmise du « privé » sur la manière de gérer les problèmes de santé au lieu et place de l’OMS. Force est de constater que ces fondations ont les moyens d’agir, elles sont pour la plupart composées de comités réunissant tant les donateurs (à ne pas confondre avec des actionnaires ou des bailleurs de fonds) et des personnalités internationales du monde scientifique et médical. A ce niveau de professionnalisme et d’investissement humain, peut-on dire que les fondations sont un risque pour l’action de l’OMS?
Pas mieux que l’OMS, elles allient la volonté de bien faire et à la fois une certaine forme d’inertie liée à la prise de décision de telle ou telle action. Ainsi en est-il pour la fondation de Bill Clinton et tant d’autres qui ont du mal à gérer les priorités.
Là est l’axe de progrès, dans la manière d’agir et non en continuant de façon un peu dogmatique parfois (cela dépasse la question droite/gauche en France) d’opposer le public et le privé. Comme c’est le cas dans certains centres de recherche, puis dans le développement de nouvelles molécules – ce que sait faire l’industrie du médicament mieux que le public – apprenons à travailler ensemble. A agir bien mais vite aussi parce qu’il s’agît de santé et que des vies humaines sont en jeu, apprenons à appeler à la générosité privée lorsque les États ne peuvent pas tout financer, c’est à dire donner à l’OMS les moyens financiers et humains d’être efficiente sur tous les terrains – tous les théâtres, pour employer un terme militaire..
Je n’ai pas abordé à dessein la question du principe de précaution…qui est « sur-jacente » dans la gestion de la Grippe H1N1. l’objet d’un prochain billet..
Filed under: Compliance Ethique, grippe H1N1, Industrie pharmaceutique, Politique, Santé, Sénat |
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