Les Français contre les déremboursements de médicaments et baisse de prise en charge des soins


D’après le baromètre santé La Banque Postale-La Mutuelle Générale-TNS Sofrès, 55 % des Français se disent prêts à « accepter une hausse d’impôt pour que la Sécurité sociale rembourse le plus possible », relate La Tribune.

D’une manière générale, « six Français sur dix s’estiment satisfaits du niveau des remboursements des soins les plus chers », poursuit le quotidien. A noter la dégradation de 5% par rapport à l’an dernier du degré de satisfaction des remboursements de médicaments et des consultations de médecin spécialiste.

Au regard de ce baromètre, les dépenses de médicaments demeurent un sujet « particulièrement sensible pour les personnes interrogées ». En outre, « 88% ont connaissance de la réduction récente des remboursements des médicaments et ne la trouvent pas normale pour deux tiers d’entre eux« . 

Il est vrai que pour les ménages français le choix d’une complémentaire est toujours très délicat. Pour les assujettis au régime général c’est souvent l’entreprise qui décide de la mutuelle et éventuellement des différents taux de remboursement, parfois l’on peut choisir parfois on ne peut pas. Lorsqu’il s’agit de régime indépendant (URSSAF, MSA) il n’est pas évident non plus de trouver une mutuelle complémentaire à un prix abordable.

Les récentes prises de position des complémentaires sur un alignement de leurs remboursements sur le service médical rendu de certains médicaments constitue évidemment une mauvaise nouvelle pour les ménages qui restent néanmoins attachés, tout comme leurs médecins traitants, à une certaine médecine de confort. Ce terme n’étant pas péjoratif dans le cadre du présent article.

Enfin certaines sources d’information (UFC que choisir par exemple) relève que la situation des mutuelles est loin d’être dramatique et qu’elles ont une solidité financière qui seraient à la limite de l’incompatibilité du terme « mutuelle… »

Enfin l‘assurance maladie va durcir les conditions de prise en charge des affections de longue durée (ALD) et ainsi économiser 75 millions d’euros, selon le projet de loi de financement de la sécurité sociale (PLFSS) pour 2011 dévoilé hier

Le dispositif ALD permet d’être pris en charge à 100% par l’assurance maladie lorsque l’on est atteint d’une maladie particulièrement grave et coûteuse.(cf mes posts précedents)

Toutefois, certains patients sont admis en ALD « au seul motif qu’ils sont atteints d’hypertension artérielle sans complication » alors qu’elle « n’est pas considérée comme une maladie mais comme un facteur de risque cardiovasculaire (au même titre que l’obésité)« , est-il indiqué dans le dossier de présentation du PLFSS.

Selon le document, 344.000 personnes sur les 7 millions de personnes souffrant d’hypertension artérielle sont ainsi pris en charge à 100%.

Le gouvernement propose donc que les nouveaux patients atteints d’hypertension soient pris en charge au taux normal et payent donc le ticket modérateur, pour une économie de 20 millions d’euros. Les patients déjà en ALD ne sont pas concernés.

Il souhaite également instaurer une prise en charge au forfait des « dispositifs d’autocontrôle du diabète » (bandelettes de mesure de la glycémie) pour les patients non-insulinodépendants et ainsi économiser 35 millions.

Enfin, le gouvernement souhaite que l’assurance maladie ne prenne plus en charge « systématiquement les dépenses de transports, pour les patients en ALD lorsque leur état de santé ne le justifie pas ». Ces dépenses constituent l’un des postes de dépense les plus dynamiques de l’assurance maladie. L’économie prévue est de 20 millions. C’est d’ailleurs ce poste de dépenses qui a le plus augmenté depuis le premier semestre 2010 alors que les autres postes étaient restés dans les limites fixées par l’ONDAM. Il y a certes des abus, des rationalisations à faire, mais dans ce secteur il y a une forte résistance aux réformes…

Je reviendrai sur une analyse du projet de loi de financement de la sécurité sociale dans un prochain billet. Merci !!

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Entente dans le secteur bancaire..


L’Autorité de la concurrence a sanctionné 11 banques à hauteur de 384,9 millions d’euros pour avoir mis en place des commissions interbancaires non justifiées lors du passage à la dématérialisation du traitement des chèques. S’étant saisie de sa propre initiative, l’Autorité de la concurrence sanctionne la Banque de France, BPCE (sanctionnée au titre de pratiques mises en œuvre, à l’époque des faits, respectivement par les Caisses d’Epargne et les Banques Populaires), la Banque postale, BNP-Paribas, la Confédération Nationale du Crédit Mutuel, Crédit Agricole, Crédit du Nord, Crédit Industriel et Commercial (CIC), LCL, HSBC et Société Générale pour avoir mis en place de manière concertée et appliqué de janvier 2002 à juillet 2007 une commission interbancaire de 4,3 centimes d’euros sur 80 % des chèques échangés en France, à l’occasion de la dématérialisation du système de compensation des chèques. Ces sanctions représentent, pour cette première infraction aux règles de concurrence, un montant total de 381,1 millions d’euros. Elle a également sanctionné ces mêmes banques pour avoir appliqué deux autres commissions interbancaires pour services connexes (dites AOCT, annulation d’opérations compensées à tort), toujours en vigueur aujourd’hui. En l’absence de justification sur la proportionnalité aux coûts, elle a enjoint les banques concernées de procéder à leur révision en prenant comme base les coûts de la banque la plus efficace. Ces sanctions représentent, pour cette seconde infraction, un montant total de 3,8 millions d’euros.
L’Autorité a en revanche exempté six autres commissions pour services connexes, considérant qu’elles venaient rémunérer dans une juste proportion des services nouvellement rendus par une catégorie de banques à une autre (tels que le traitement des rejets) et qu’elles permettaient de compenser les transferts de charges résultant de la dématérialisation du système d’échange des chèques (comme par exemple l’archivage des chèques).
L’Autorité a fait application du droit national mais également du droit communautaire, considérant que les pratiques en cause avaient potentiellement affecté la liberté d’établissement des banques étrangères en France.
Elle poursuit par ailleurs l’instruction d’un autre dossier concernant l’ensemble des commissions interbancaires relatives aux cartes bancaires ; l’instruction est en cours et la décision devrait être rendue en 2011.

A noter que d’autres banques font l’objet de plaintes de la part des associations d’usagers ces derniers jours.

Sur Facebook nombre de pages ou de groupes se créent contre les abus des banques..

  Source
Aut. conc., déc. 10-D-28, 20 sept. 2010

Visite médicale : Cegedim publie les résultats de son étude internationale sur la qualité


Un peu d’information sur la visite médicale…souvenons-nous du rapport fin 2009 de la HAS concernant la VM en France au regard de la certification de la VM. Dans cette étude de la HAS il était plutôt question du respect de la Charte sur la VM signé avec le LEEM, mais il était plus question des procédures, du recul de la remise d’échantillon ou de cadeaux que de la qualité elle-même de l’information délivrée, difficilement vérifiable.

L’étude de Cegedim a l’intérêt de recueillir l’opinion des médecins..

Cegedim Strategic Data (CSD) vient de publier les résultats de son étude internationale annuelle sur la qualité de la Visite Médicale. Objectif, comparer la qualité de la VM telle que perçue par les médecins dans des pays considérés par l’industrie pharmaceutique comme les meilleurs relais de croissance, parmi lesquels le Brésil, la Russie, l’Inde et la Chine, mais aussi sur les principaux marchés que sont les Etats-Unis, le Top 5 Europe et le Japon.

Quatre critères ont été retenus pour cette analyse : Objectivité et éthique, Qualité de l’information médicale apportée, Contact professionnel, Présentation utile et adaptée à l’activité du médecin.
 S’appuyant sur son panel de 30 000 professionnels de santé à travers le monde, cette étude a été menée par CSD auprès de plus de 4 000 médecins (avec en moyenne 200 médecins généralistes et 200 spécialistes dans chaque pays). Les médecins devaient se référer à leur expérience et à leur perception pour distinguer les 3 meilleures entreprises sur chacun des critères listés.

Cette étude fait notamment ressortir que Galderma, Amgen et Daiichi Sankyo se situent systématiquement parmi les 5 premières sociétés citées par les médecins américains sur les 4 critères.  

En Europe, Wyeth, Novartis et le laboratoire italien Recordati figurent en tête du classement global.

En matière d’objectivité et éthique du comportement, les médecins spécialistes chinois classent parmi les leaders un acteur national, Yangtze River, aux côtés de GlaxoSmithKline, MSD et Pfizer.

En Russie, Johnson & Johnson, Schering Plough et Lilly obtiennent le meilleur classement sur l’ensemble des critères.

En Inde, ce sont Mankind, Cipla, Lilly et Lupin qui s’illustrent auprès des médecins pour la qualité de leur relation professionnelle.

Au Brésil, Eurofarma, GlaxoSmithKline et Bayer figurent en tête auprès des médecins spécialistes et au Japon, Tsumura, GlaxoSmithKline, AstraZeneca, Takeda et Shionogi obtiennent les meilleures notes pour la qualité de l’information fournie aux médecins généralistes.

« Cette étude internationale, en comparant la qualité de la visite médicale au sein de ces marchés stratégiques, fait apparaître des résultats très intéressants, notamment en ce qui concerne les marchés émergents. Ainsi en Chine, au Brésil et en Inde, les acteurs locaux figurent parmi les entreprises les mieux notées », commente Christopher Wooden, Directeur Global Sales and Marketing de CSD.

Source : www.cegedimstrategicdata.com

 

ALD : de nouveaux critères d’entrée et de sortie


Objectifs du « millénaire »


Je n’aime être défaitiste. Ce n’est pas mon tempérament.

Mais quand on voit à la fois la vitesse à laquelle le monde évolue, les rapports de force, les intérêts, et d’un autre coté l’inertie (inhérante ?) aux grandes OIG ou même fondations, se fixer des objectifs pour le « millénaire » c’est presque ridicule. Encore on dirait pour 20 ou 40 ans !! on s’aperçoit déjà que tous les objectifs fixé pour 2015 ne seront pas atteints..

Feu le Commissariat au Plan travaillait sur des durées plus courtes. Il faudrait être l’Egypte des pharaons pour envisager un plan respecté sur mille ans….soyons réalistes, A part les dictateurs qui n’ont cure de ce genre de projet (sauf à prendre quelques fonds au passage) et qui connaissent le joies de la longévité, les enthousiastes présidents et responsables sont des élus temporaires… qui peut prédire ce que sera le monde dans 30 ans…

Oui il faut de l’enthousiaste, oui il faut agir…mais le problème c’est que plus on vise loin, moins on agît tôt. Le monde aurait plus besoin d’un plan strict avec des lignes stratégiques suivies et reporting à l’ONU sur 10, 15 ou 20 ans que pour le « millénaire ».. Que sera l’ONU dans 50 ans ? l’OMS ? personne ne sait ?

Bien sûr ce qui me choque c’est la sémantique, l’utilisation du mot Millénaire…vous l’aurez compris..

 

La seule chose qui me plait dans OMD, c’est le souvenir d’un très bon groupe de musique des années 80 ! si si !

La part des ménages va encore augmenter dans les dépenses de santé ?



Le plan d’économies du gouvernement pour l’Assurance Maladie, en réflexion dans le cadre de la préparation du PLFSS 2011, qui s’élève à 2,5 milliards d’euros d’économies pour 2011 pourrait avoir des conséquences à la hausse sur le budget santé des Français.

 
 

Mutuelles et autres complémentaires, associations, syndicats et professionnels de santé prennent tous tour à tour position contre ces nouvelles mesures ou pistes, estimant qu’elles représentent un désengagement de la Sécurité sociale ou encore un transfert de financement vers les complémentaires. Une chose est sûre, les usagers devront participer directement de manière plus importante à leurs dépenses de santé.  Il est clair que cela va amener une augmentation des primes des mutuelles : « Les mutuelles ne peuvent pas vivre à crédit, comme l’assurance maladie obligatoire, par conséquent elles seront obligées d’augmenter leurs tarifs de 8 à 10%. Ce sont les Français qui vont faire les frais de ces mesures ». (bien qu’elles ne soient pas en faillite non plus…)

 
 

La prise en charge des ménages (9,4% des dépenses en 2008 vs 8,4% en 2007) est en augmentation et on observe une diminution de la part prise en charge par les Mutuelles (7,7% en 2008 vs 7,9% en 2007) et de la part de la Sécurité sociale qui diminue régulièrement depuis 2004 (77,1%) à comparer à 75,5% en 2008. 

 

Les différentes pistes ont des implications directes sur le budget personnel des usagers de santé :

·         Le déremboursement des médicaments à service médical rendu insuffisant ou modéré : Les vignettes à 15% sont de retour pour les médicaments, auparavant pris en charge à 35%, à SMR ou insuffisant (SMRi), une mesure qui représente pour l’Assurance Maladie une économie de 145 millions d’euros. Et aux mutuelles d’annoncer fin aout que si le SMR est insuffisant, donc pas de complément. Ce qui est nouveau car elles n’avaient pas leur mot à dire sur le SMR ou ASMR…et que longtemps elles fondaient même leurs publicité de tout y compris la prise en charge du forfait hospitalier etc

 

·         Les cotisations aux mutuelles devraient donc augmenter de 8% à 10% en 2011 en moyenne, pour les usagers.  En 2009, la justification des augmentations était basée sur la prise en charge partielle de la hausse du forfait hospitalier ainsi que sur la contribution à la vaccination contre la grippe A/H1N1 alors fixée à 0,94 % du chiffre d’affaires hors taxes santé des mutuelles, des institutions de prévoyance et des assureurs. En 2011, les mutuelles justifient leur augmentation principalement sur la répercussion de la hausse de la contribution au financement de la CMU (relèvement de la taxe de 2,5 % à 5,9 % sur les cotisations santé) et sur la nouvelle taxation à 3,5% les contrats de complémentaire santé, annoncée par le gouvernement le 30 août, une mesure qui concerne l’ensemble des contrats solidaires et responsables, soit plus de 95% des contrats de complémentaire santé et devrait en prendre effet dès 2011. Une hausse générale des primes semble donc inévitable

  
 

Rappelons le forfait hospitalier, qui a subi une hausse de 2 euros,
en début d’année. Ce forfait qui couvre les frais d’hébergement et de restauration des malades à l’hôpital, est donc passé de 16 à 18 euros dans les services de soins et de 12 à 13,50 euros en psychiatrie au grand dam des associations d’usagers qui précisent que cette augmentation est 3 fois plus rapide que l’inflation.

Sont également envisagées, une moindre prise en charge du ticket modérateur, en particulier sur les consultations chez le médecin généraliste et une révision du régime de prise en charge des affections de longue durée (ALD), qui, selon le rapport de juillet de l’Assurance Maladie, expliqueraient 84% de la croissance totale du volume des soins. La HAS envisagerait même de ne plus considérer certaines maladies comme des ALD.. ( ALD 54% des dépenses de santé..) reste à définir lesquelles…sur quelles bases..d’autant que hélas,de nouvelles pathologies devront sans doutes êtes considérées comme des ALD..alors des quotas ?

  

Les Français plébiscitent leur système de santé


Parfois critiques, les Français se déclarent néanmoins satisfaits de leur système de santé et n’iraient pas se faire soigner ailleurs, même pour moins cher, contrairement à certains de leurs voisins, selon un baromètre européen.

61% des Français se disent satisfaits de leur système de santé, selon cette enquête téléphonique du Cercle santé société (CSS), un cercle de réflexion sur l’économie de la santé, et la société Europ Assistance.

Seuls, parmi les pays étudiés, les Autrichiens (à 86%) et les Britanniques à 70% se disent plus enthousiastes sur leur propre organisation de santé, selon cette étude, menée tous les ans depuis quatre ans.

Portant sur un échantillon représentatif de 3.600 personnes réparties sur huit pays (sept pays européens et les Etats-Unis), l’enquête a été conduite entre le 1er juin et le 9 juillet 2010.

Plus les questions sont précises, plus les Français se révèlent très attachés à leur système.

Ainsi, à la question de savoir parmi les pays de l’échantillon où l’on est le mieux soigné, les Français répondent « en France » à 67% alors que les Suédois ne sont que 50% à citer leur pays à la première place, les Américains 46%, les Allemands 38% et les Britanniques 28%.

Interrogés sur le pays où l’on est le mieux remboursé, les Français plébiscitent l’Hexagone à 69% alors que seuls 20% des Allemands citent leur pays.

Sur l’hypothèse de se rendre dans un autre pays pour y recevoir des soins de qualité égale mais moins chers, les Français n’y sont pas favorables à 82% (les Allemands, les Autrichiens et les Américains à 75%) mais 57% des Polonais et 42% des Suédois se disent prêts à franchir la frontière.

Les personnes interrogées des huit pays étudiés (France, Allemagne, Royaume-Uni, Suède, Autriche, Italie, Pologne, USA) voient des menaces différentes sur leur système de santé.

Les Britanniques (70%) craignent un allongement des délais d’attente pour se faire soigner alors que les Français sont les moins nombreux à redouter cette éventualité (52%).

L’hypothèse d’une pénurie de médecins généralistes préoccupe près ou plus de 60% des personnes interrogées de l’échantillon (63% en France, contre 51% en 2006 lors du premier baromètre) à l’exception de l’Autriche (25%) et de l’Italie (36%).

Les erreurs médicales sont redoutées par 84% des Britanniques, 70% des Américains contre 35% seulement des Français.

Dans tous les pays on se préoccupe des inégalités d’accès aux soins, particulièrement en Allemagne (73%) et au Royaume-Uni (69%). Pour garantir l’égalité d’accès faut-il plus d’impôts ou de cotisations ? Les Américains rejettent cette solution à 56% mais les Britanniques à seulement 29%. Les Français sont partagés: 48% sont favorables à une hausse des prélèvements, 51% y sont opposés.

Enfin, dans tous les pays l’internet prend une place de plus en plus grande en matière de santé. Mais les Français n’en sont pas encore à souhaiter des consultations par l’intermédiaire du web alors que 78% des Suédois y sont prêts.

Néanmoins justement le web santé n’est pas encore au point et rien ne vaut un bon vieux stétoscope..

(Source AFP)

Dernière info 2794 euros par Français tel est le cout en 2009 des dépenses de santé :

Création d’un Conseil européen des risques systémiques


 
 

L’accord trouvé la semaine dernière entre la Commission européenne, le Conseil et le Parlement européen ouvre la voie à la création du Conseil européen des risques systémiques (CERS), « véritable tour de contrôle des risques macro-économiques en Europe », selon Christine Lagarde, et de trois autorités européennes pour superviser les banques, les assurances et les marchés. « Tout est désormais en place pour une mise en œuvre de ces autorités dès le 1er janvier 2011 », a précisé la ministre. L’accord a été approuvé, le 7 septembre, par les ministres des finances de l’UE. En France, le projet de loi de régulation bancaire et financière qui renforce l’efficacité du système français de supervision, a été adopté en première lecture par l’Assemblée nationale le 10 juin 2010, et est en cours d’examen par le Sénat.

Le risque systémique n’étant pas l’apanage de la macro économie, il est regrettable de tels instituts ne se créent pas dans le domaine de la santé..veille sanitaire..Nous avons bien une agence européenne du médicament. Pourquoi pas un institut européen de veille sanitaire…

Sanction prononcée contre un praticien : le juge disciplinaire n’est pas tenu de motiver le choix de la sanction


 

Le Conseil d’État considère que « s’il appartient au juge disciplinaire de motiver suffisamment les raisons de droit et de fait pour lesquelles des griefs reprochés à un praticien constituent des fautes, au sens de l’article L. 145-1 du Code de la sécurité sociale, de nature à entraîner une des sanctions prévues à l’article L. 145-2 du même code, en revanche, il n’est pas tenu de motiver le choix de la sanction prononcée en application de ces dernières dispositions, alors même que le juge d’appel aggraverait ou diminuerait la sanction infligée en première instance ». Dès lors, il écarte le moyen tiré de ce que la section des assurances sociales du Conseil national de l’ordre des médecins aurait insuffisamment motivé sa décision pour n’avoir pas explicité les raisons de droit et de fait pour lesquelles la sanction prononcée par le conseil régional devait être aggravée.


En l’espèce, la section des assurances sociales d’un conseil régional de l’ordre des médecins a sanctionné un médecin de l’interdiction du droit de donner des soins aux assurés sociaux d’une durée d’un mois avec le bénéfice du sursis. Par une décision du 28 avril 2009, la section des assurances sociales du Conseil national de l’ordre des médecins a porté à quatre mois avec sursis de deux mois la sanction infligée en première instance.
Le médecin s’est pourvu en cassation contre cette décision devant le Conseil d’État. Son pourvoi est rejeté.

  Source
CE, 4e et 5e ss-sect., 23 juill. 2010, n° 329191, Haag : JurisData n° 2010-012454

L’éducation thérapeutique du patient, suite


Promise à un rôle croissant dans les prochaines années, l’éducation thérapeutique du patient avait besoin d’un cadre juridique pour se développer. C’est chose faite avec la publication de plusieurs textes réglementaire sur le sujet.

La loi Hôpital, patients, santé et territoires (HPST) du 21 juillet 2009 (Loi n°2009-879 du 21 juillet 2009 portant réforme de l’hôpital et relative aux patients, à la santé et aux territoires) a fait de l’éducation thérapeutique du patient une composante à part entière des politiques de santé publique. Celle-ci consiste impliquer le patient dans la prise en charge de sa maladie, en l’incitant à faire évoluer son comportement et à participer directement à la mise en oeuvre de la thérapie, avec le concours de son médecin traitant et d’autres professionnels de santé : infirmières, nutritionnistes, kinésithérapeutes… La récente publication au Journal officiel de deux décrets et deux arrêtés sur le sujet va désormais permettre à l’éducation thérapeutique de se déployer progressivement, avec le concours des pouvoirs publics, des établissements et professionnels de santé et de l’assurance maladie.

Le premier décret du 2 août 2010 précise les conditions d’autorisation des programmes d’éducation thérapeutique du patient. Ceux-ci doivent en effet présenter un certain nombre de garanties. Le décret prévoit ainsi que ces programmes doivent être coordonnés par des médecins et mis en œuvre par au moins deux professionnels de santé de professions différentes. Il précise également les modalités de constitution du dossier qui doit être soumis, pour autorisation, au directeur général de l’agence régionale de santé (ARS) – une autre création de la loi du 21 juillet 2009 – territorialement compétente. L’autorisation est délivrée pour une durée de quatre ans renouvelable et ses conditions de mise en oeuvre font l’objet d’un contrôle par l’ARS.

Le second décret fixe, pour sa part, les compétences requises pour dispenser l’éducation thérapeutique du patient. Cette possibilité est ouverte aux médecins, sages-femmes et pharmaciens, mais aussi aux professions paramédicales : infirmiers, masseurs-kinésithérapeutes, pédicures-podologues, ergothérapeutes, psychomotriciens, orthophonistes, diététiciens… Les membres des associations agréées intervenant dans le champ de la promotion de la santé, de la prévention ou de l’éducation pour la santé peuvent également participer à l’éducation thérapeutique du patient. Le décret précise aussi que, pour participer à ces programmes, ces professionnels de santé doivent disposer d’un certain nombre de compétences : compétences relationnelles, compétences pédagogiques et d’animation, compétences méthodologiques et organisationnelles et, enfin, compétences biomédicales et de soins.

Un arrêté, également en date du 2 août 2010, publie le référentiel des compétences requises, autrement dit la liste précise des capacités et savoir-faire nécessaires pour participer à la démarche.

Enfin, pour les professionnels de santé et les organismes qui souhaitent élaborer un programme d’éducation thérapeutique du patient, un second arrêté du même jour fixe le cahier des charges de ces programmes et la composition du dossier de demande d’autorisation. Le cahier des charges précise en particulier les éléments relatifs au programme lui-même, à sa coordination, aux règles de confidentialité et de déontologie, ainsi qu’aux modalités d’évaluation des actions menées

A noter en pratique que ces programmes qui se déroulent généralement sur 3 jours (2 +1) font intervenir un cadre de santé (qui coordonne l’ensemble) un (maintenant 2 ) spécialiste(s) de la pathologie en question qui viennent expliquer ce qu’est la maladie aux patients, des infirmières concernant le mode d’administration des traitements le cas échéant, une psychologue…

Le premier problème est que souvent les patients, dont la présence du conjoint ou d’une personne de la famille est importante, ne suivent pas l’intégralité des 3 journées. On ne peut les y contraindre et cela est dommage. La confrontation avec d’autres patients est une bonne chose pour des personnes qui n’adhérent pas forcément à une association ou à un groupe de patients. Certains abandonnent en cours de route.

Le second problème vient d’un manque de temps du personnel de santé qui considère ces programmes comme essentiels mais ont des difficultés à trouver du temps, un spécialiste disponible, une salle, un rétroprojecteur

Le troisième problème, qui n’est pas résolu encore est que ce sont les laboratoires qui offrent par exemple les repas aux participants même si leur nom n’est pas mentionné, il s’agît, indifféremment d’un laboratoire dont le produit est préconisé dans le traitement de la pathologie. A noter que ce point n’est pas éthiquement gênant contrairement à ce que l’on pourrait penser de prime abord.

Mais l’éducation thérapeutique du patient est très importante, pas assez développée et dépend – compte tenu des contraintes de temps – souvent au bon vouloir du chef de service. Espérons que les textes vont convaincre les récalcitrants..

D’où la contribution de l’auteur (à titre bénévole) à établir au profit des équipes médicales de fiches de satisfaction et autres renseignements pour valoriser en interne ces programmes.

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