L’éthique tue l’innovation dans l’œuf..?


À la lecture de l’article IA et éthique: le contresens navrant de Cédric Villani on comprend très bien ce que veut dire son auteur : à vouloir réguler ou réfréner dès le départ des initiatives innovantes nous nous bloquons, et nous mettons des limites que d’autres pays ne font pas : de fait, nous perdons la course à l’innovation, nous perdons l’avance technologique et si nous restons fiers et intègres, il n’en reste pas moins que nous seront les derniers de la classe obligé d’acheter la technologie (à vil prix et sans avoir tous les codes) qui a été développée par les autres.

Est-ce que notre pays plus que les autres culpabilise, regarde les traces du passé et veut absolument réguler avant toute action ?

Veut-il obtenir un large consensus (ce qui signifie une absence de mesures) et faire réfléchir des personnes parfois non qualifiées sur ce que doit être l’éthique,  ce que doit être un comportement juste, ce que doit être un modèle de développement durable pour la société et pour le monde..

Sommes-nous plus traumatisés par des exactions que la plupart des pays qui les ont commises pour nous interdire d’innover tout en réfléchissant tout de même d’avancer ?

Dans le rapport de Cédric Villani, ce qui peut être éventuellement reproché est effectivement d’utiliser le mille-feuilles administratif organisationnel français pour mettre en place des choses..

Mais vous rendez-vous compte qu’il faut-mener de front deux révolutions !

la première : celle de l’arrivée de l’intelligence artificielle de ses enjeux et du bouleversement qu’elle peut apporter dans notre quotidien (existentielle)

et la seconde, beaucoup plus difficile, qui consiste à contourner les administrations en place à court-circuiter les arcanes des circuits de validation qui eux-mêmes ont une propension naturelle à s’autobloquer (Culturelle)

On ne peut pas demander à Cédric Villani de rendre un rapport sur l’éthique et l’intelligence artificielle et à la fois lui demander de casser un système complet.  L’homme, on le sait, est intelligent et j’ose croire qu’il connaît très bien aussi de par son parcours les limites du système éducatif, administratif, et désormais parlementaire, dans lequel il évolue. Mais pour avoir une sorte d’imprimatur sur un rapport il faut faire avec les instances existantes. (relisez Beaumarchais)

Il est vrai qu’en France on ne peut pas dire  santé et argent et qu’on ne peut pas dire désormais éthique et innovation (Tout comme les business angels n’ont rien d’anges…)

Les rapports ont une propension naturelle (là est l’intérêt de l’apport d’une intelligence artificielle) à être enterrés.. alors gérons le fond de ce que nous apporte Cédric Villani et laissons de coté les querelles sur le modus operandi et faisons de ce travail quelque chose d’intelligent…

 

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